L’assurance découle du courage

Le Cadre stratégique mondial d’Amnesty International annonce : « Nous serons courageux ; nous prendrons des risques calculés, nous concevrons et testerons de nouvelles approches ». Si nous reconnaissons qu’il est nécessaire de prendre des risques pour mener à bien notre mission, il convient de comprendre la nature de ces risques, la manière dont nous pouvons réduire la probabilité et - surtout - l’impact de ceux-ci, afin d’obtenir les meilleurs résultats possible et d’éviter de nous diriger à notre insu vers une crise. La gestion des risques évidents - au minimum sur les plans juridique, financier et de la réputation - et la communication régulière d’informations sur cette gestion aux personnes prenant les décisions opérationnelles et stratégiques relèvent d’une norme de base 22.

Que sont les risques et qu’est-ce que la gestion des risques ?

Les risques sont des événements incertains susceptibles d’avoir un impact sur la réalisation des objectifs d’une organisation - dans notre cas, l’action en faveur des droits humains. Des risques peuvent résulter d’événements extérieurs (par exemple, des changements de législation, des menaces à la sécurité, ou des évolutions politiques) ou d’événements internes (changements de stratégie organisationnelle, de structure ou de lignes directrices, entre autres).

La gestion des risques recouvre toutes les activités mises en place afin d’identifier le niveau de risque pesant sur une organisation et la manière d’y répondre. Garantir des évaluations régulières, des mesures de prévention et la remontée d’informations sur les risques est une pratique indispensable à Amnesty afin de maximiser notre impact. La gestion des risques est essentiellement une démarche visant à proposer une stratégie face à l’incertitude, et constitue une pratique essentielle afin d’encourager la résilience, la confiance et une multitude d’autres avantages, notamment :

Qui doit s’occuper de la gestion des risques et comment ?

Tout le monde doit participer. Aucune organisation ne peut faire l’impasse sur la gestion des risques. En tant que défenseur·e·s des droits humains nous avons tous et toutes la responsabilité de garantir la réalisation de la mission d’Amnesty et de protéger ses succès contre les risques. Il faut en outre rendre des comptes à la direction et aux membres de l'exécutif - dans le cadre de leurs responsabilités fiduciaires - au sujet de l’établissement d’une culture du risque et du suivi de la gestion de l’exposition d’Amnesty au risque.

Nombreuses sont les mesures que nous pouvons et devons adopter afin qu’Amnesty puisse prendre des risques intelligents, établir des priorités concernant les efforts à déployer, et garantir que nous ne nous dirigeons pas à notre insu vers une crise. Du fait de notre environnement opérationnel, qui évolue rapidement et présente des risques élevés, il est vital :

Une fois les risques identifiés, nous encourageons le personnel et les membres de l'exécutif à envisager d’utiliser une des méthodes suivantes, à titre de première étape dans une optique d’élaboration de stratégies raisonnables, afin de déterminer la probabilité et/ou l’impact de la survenue d’un événement spécifique :

Les quatre approches ci-dessus peuvent être appliquées individuellement ou ensemble afin de ramener l’exposition au risque à un niveau acceptable.

Registres des risques

Il est recommandé que les personnes responsables de la stratégie, de la gouvernance et des ressources (humaines et financières) discutent régulièrement des menaces pesant sur les objectifs et l’action de l’organisation, dans le but de rendre tolérable une exposition intolérable au risque. Le meilleur outil pour continuer à soutenir cette discussion de manière approfondie et ciblée est un registre des risques.

Un registre de risques est un outil permettant de recenser les risques et de consigner les évaluations de l’impact/de la probabilité, les stratégies d’atténuation, les personnes responsables et les mesures correctives associées à chaque risque, ainsi qu’un calendrier de mise en œuvre. Un modèle type de ce registre, ainsi que des instructions sur la manière de le remplir et d’utiliser cet outil sont fournis parmi les documents clés ci-après.